Wassily Kandinsky
Impression 3 concert (1911)
Wassily Kandinsky est né à Moscou le 4 décembre 1866.

En 1895 il a un choc au cours de sa visite de l'exposition des Impressionnistes français à Moscou lorsqu'il tombe en arrêt devant les meules de Monet, «ce fut le catalogue qui m'apprit qu'il s'agissait d'une meule".

J'étais incapable de la reconnaître mais ce qui s'en dégage clairement c'est la puissance incroyable inconnue pour moi d'une palette qui dépassait mes rêves. La peinture m'apparut comme douée d'une puissance fabuleuse.

"Mais, inconsciemment, l'objet employé dans l'œuvre, en tant qu'élément indispensable, perdit pour moi de son importance ."

C'est cette révélation qui le décide à devenir peintre. À 30 ans il abandonne sa carrière de juriste, quitte Moscou pour Munich et commence des études artistiques.

En 1908 alors qu'un soir il entre dans son atelier, il a une illumination en voyant un tableau qui lui est inconnu et qu'il trouve

« d'une beauté indescriptible imprégné d'une grande ardeur intérieur».  En réalité il s'agit de l'une de ses toiles posée de côté faisant basculer un paysage de 45 degrés sur son axe. « ...maintenant j'étais fixé ; l'objet nuisait à mes tableaux »

Le tableau "impression 3" a été précédé d'esquisses, deux études moins abstraites ou l'on peut voir un pianiste à son piano entouré de quelques auditeurs assis ou debouts, à l'opposé. Dans l'oeuvre, le piano n'est plus suggéré  que par une grande tache noire située en haut à droite.

Kandinsky donne comme définition de l'art abstrait : « ...pour ma part je ne crois pas non plus que la peinture doivent absolument être figurative je pense même exactement le contraire. Si, malgré cela, notre imagination nous suggère des objets alors que je ne m'y oppose pas. Cela peut bien venir du fait que les yeux ne s'attachent  qu'à  ce qui est concret. C'est là que l'oreille est supérieure ! Mais si l'artiste parvient à n'exprimer, au moyen des rythmes et de valeurs sonores, que des processus intérieurs, alors l'objet de la peinture cesse d'être la simple reproduction de ce que les yeux perçoivent »

Dans ce tableau la préparation blanc cassé de la toile apparaît par endroit. Kandinsky à esquissé les grandes lignes de sa composition au fusain. Ensuite le peintre applique sur sa toile des pigments mélangés à de l'huile. La palette employée par Kandinsky est limitée à du jaune et de l'ocre jaune, du noir, du bleu de Prusse et une touche de vert gris. Musicien de la couleur, Kandinsky recherche « les vibrations spirituelles » des couleurs et des formes. Ultime étape dans l'élaboration de cette toile, il souligne au pinceau certains éléments de sa composition comme ces cernes noires tracés en arrondis sur fond blanc et placées devant le piano. Notre oeil discerne ainsi parmi des masses colorées certains personnages parmi le public.

Pour le peintre chaque instrument a une résonance en couleur : " ...le jaune correspond à la trompette, le bleu à la flûte, au violoncelle, à la contrebasse ou à l'orgue, le vert au violon, le rouge évoque les fanfares ..."