Nous avons une manière individuelle de nous exprimer en écrivant. On écrit en exerçant plus ou moins de pression, avec des boucles, des lettres plus ou moins penchées ou serrées. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un moyen d'expression inconscient, une façon individuelle de s'affirmer. Il n'empêche que l'écriture rapide, personnelle, n'a pas le même caractère que l'écriture d'une lettre adressée à un ami. La première peut être qualifiée de "libre". La deuxième de "contrôlée". Le dessin aussi comporte deux approches : l'intuitive et l'analytique.

L'intuitive "libre" nous permet de pénétrer au fond du sujet, de saisir son caractère unique, son atmosphère. L'analytique sert à concrétiser et à affiner nos perceptions. Voici un résumé des deux écritures :

Intuitive : brève, rapide, individualiste, nerveuse, impétueuse, spontanée, souple, reliée.

Analytique : dirigée, précise, nuancée, minutieuse, patiente, réfléchie, délibérée, fragmentée.

L'utilisation simultanée de ces deux approches entraîne des difficultés. L'analyse fait barrière à la fluidité de l'intuition, tandis que l'intuition réduit l'acuité de l'analyse. L'efficacité maximale de chacune nécessite une stricte séparation.

Vous avez donc deux écritures distinctes. Une fois leur séparation établie vous serez capable de les alterner dans un même dessin.

Eugène Delacroix, Vincent Van Gogh, Henri Matisse, Edgar Degas, Gorgio Morandi... avec ces maîtres nous allons nous pencher sur la combinaison d'intuition et d'analyse de leur "écriture". Essayons de copier leurs oeuvres en pratiquant des exercice d'imitation créatice.

Pour cela, il faut une plume où/et un stylo plume où/et un feutre fin, noir ou sépia ; une feuille A3, une paire de ciseaux, de la colle.

Choisir un dessin d'un des peintres cités plus haut et l'imprimer. En découper une partie et la coller sur la feuille en pensant à la composition.