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La vierge à l'enfant

jean fouquet

Jean Fouquet
La Vierge à l’Enfant (vers 1450)
Huile sur bois, 91 x 81 cm

 

Né à Tours entre 1415 et 1425, Fouquet devient très jeune le premier portraitiste français avec son portrait de Charles VII, roi de France (musée du Louvre).
Les couleurs dominantes, rouge, vert et blanc sont celles de l’emblème du roi. Nommé « peintre du roi » il travaille essentiellement pour Charles VII, l’accompagnant lors de ses voyages à l’étranger.
Au cours de l’un de ces séjour en Italie où il reste de 1443 à 1447, il rencontre Fra Angelico. Il est ébloui par les fresques de Masaccio.
À Rome, il peint le portrait du pape Eugène IV, aujourd’hui perdu. Cette commande prestigieuse pour un peintre étranger laisse supposer que Jean Fouquet « avait déjà fait ses preuves comme peintre officiel ».
C’est vers 1450 qu’il peint pour Étienne chevalier, trésorier de France, le diptyque de Melun.  Il sait réaliser la synthèse entre l’art réaliste flamand  et l’art de la grande Renaissance italienne.
À la même époque il illustre Les Grandes Chroniques de France (Bibliothèque nationale de France), véritable reportage de la topographie parisienne de l’époque.
À la mort de Charles VII, en 1461 il devient le peintre officiel de Louis XI, qui lui confie de nombreux travaux. Comme les artistes de cette époque, il est peintre enlumineur, émailleurs, architecte, charpentier.
Il meurt à Tours entre 1477 et 1480. On ne découvrira qu’au 19e siècle ce qui subsiste de son œuvre.
La Vierge à l’Enfant est la partie droite du diptyque de Melun. Commandé à Fouquet pour l’église de Melun, la ville natale du commanditaire, Étienne Chevalier.
Une Vierge à l’Enfant trône au milieu d’une cour d’anges. Le portrait de cette jeune Vierge ne serait autre que celui d’Agnès Sorel, la favorite de Charles VII, qui mourut le 9 février 1450.
Elle est représentée, un sein dégagé du corsage délacé, le front rasé selon l’usage de la cour à cette époque. Elle porte la couronne de Duchesse et revêt le manteau d’hermine.
Le fond occupé par des angelots rouges et bleu foncé contraste étrangement avec la blancheur de la peau de la Vierge et de l’enfant.
La disposition étagée  rappelle les compositions sculptées des tympans des églises romanes et gothiques.
Le peintre Jean Fouquet exprime ici son souci du détail, du réalisme et du traitement des volumes, emprunté aux peintres de la Renaissance italienne donc il a découvert les travaux lors de son voyage transalpin.
Le traitement plastique d'anatomie en est un bon exemple : les volumes arrondis sont obtenus par un subtil dégradé des couleurs.
Pour préparer son panneau de bois, Fouquet enduit les planches mais, liées entre elles par des bandes de toile, d’un enduit appelé gesso composé de plâtre, d’eau et de colle. Cette couches intermédiaire entre le bois et la peinture permet d’aplanir le support et de limiter les effets de craquèlement du bois.. ensuite, il trace rapidement son dessin rehaussé de couleur qui préparent la composition du tableau. Par quelques indications à la craie, il met en place les couleurs par rapport au modelé qu’il obtient par une répartition des lumières, faisant une sorte de brouillon qu’ il suivra ou modifiera au cours de l’exécution de l’oeuvre.
Contrairement à la richesse de la palette que l’on peut observer dans ses enluminures, les couleurs de ce tableau sont mates et plates. Le vaste manteau d’hermine d’un ton ivoire se confond avec la carnation de la Vierge et celle de l’Enfant-Jésus.

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