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Les meules en automne

jean-françois Millet

Jean-François Millet
Les meules en automne
Huile sur toile, 85 x 110 cm

Jean-François Millet, naît en 1814 à Gréville, près de Cherbourg, dans une famille de paysans aisés. À 23 ans, il entre dans l’atelier de Paul Delaroche et étudie les grands maîtres, parmi lesquels Poussin sera son préféré. Il débute  sa carrière comme portraitiste.
Ce n’est qu’en 1845 qu'il s’installe à Paris. Il se tourne alors vers les tableaux de genre.
À partir de 1849  il s’installe à Barbizon, lieu de rencontre des peintres paysagistes. Il va consacrer sa peinture à représenter la vie quotidienne de la population rurale.
Peintre des scènes rustiques, Millet est aussi un grand paysagiste. Il est souvent considéré comme l’un des chefs de file de l’école de Barbizon qui réunit des peintres importants comme Camille Corot.
Ces paysages portent souvent la trace du labeur par lequel l’homme peut subvenir à ses besoins et se nourrir.
L’oeuvre choisie,  "Les meules en automne", fait  partie de la série des quatre saisons que Millet a d’abord réalisée au pastel pour la terminer à l’huile.
Bucolique, la scène qui se présente à nous est celle d’une campagne sereine. De composition très classique, la toile de Millet se divise en deux parties égales, le ciel et la terre, qui séparent un horizon rectiligne.
Au centre de la toile trône le sujet principal qui donne son nom à l’ œuvre, trois énormes meules de foin dont le sommet pointu occupe une bonne partie de la moitié haute du tableau.
Millet nous propose une étude des Lumières d’une fin de journée d’automne qui éclaire ce paysage rustique. Dans le ciel se détachent les sombres nuances des chaleurs orageuses de septembre.
La présence du berger avec son troupeau de moutons ne sont là que pour nous ramener à l’importance majestueuse de ces meules,  véritable chef-d’œuvre du savoir-faire Agricole de l’époque.
Plus de trente ans plus tard, Claude Monet reprendra à son tour le thème des séries de meules mais les peindra sur le vif pour en saisir la lumière fugitive.
Ce tableau a été peint sur un fond Lilas, qui apparaît violacé dans le ciel orageux et à travers la mince touche de couleur ocre des murs de la ferme.
La peinture est juteuse et l’apport de blanc permet des contrastes accentués par des traits de fusain pour délimiter le contour des moutons.
La lumière vient de la gauche et accentue l’effet tourmenté du ciel orageux de droite.
"une pâte épaisse comme le mortier est appliquée sur une toile rêche à texture grossière avec une brosse plus large que le pouce" a pu écrire un critique, mais a-t-il vraiment vu Jean-François Millet au travail ?
On découvre au contraire dans les touches de glacis transparents de cette toile tant de subtilité et de délicatesse qui évoquent à merveille la lumière diffuse de la fin d’une journée de septembre.

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