· 

Portrait de l'artiste au chevalet

rembrandt

Rembrandt
Portrait de l’artiste au chevalet (1660)
Huile sur toile 110 x 90 cm

 

Rembrandt Harmensz Van Rijn est né à Leyde en 1606 et meurt à Amsterdam en 1669.
Issu d’une famille modeste, il entre en 1621 en apprentissage chez un peintre médiocre de Leyde, puis fréquente l’atelier de Pieter  Lastman à Amsterdam.

Devenu maître à 18 ans il ouvre un atelier dans le moulin familial et s’initie à  la gravure.
Doué pour tous les genres, il préfère cependant la peinture d’histoire, et plus précisément les thèmes bibliques.
Rembrandt excelle en peinture dans tous les domaines : sujet historique, biblique, mythologique, paysage...
Sa prédilection pour l’expression psychologique, la restitution exacte des traits du visage font de lui l’un des plus grands portraitistes du XVIIe siècle.
Ses  portraits sont en effet de vraies études, qui rappellent les observations anatomiques. Ils permettent de suivre à la fois l’évolution de sa peinture et la transformation de ses traits au fil du temps.
De 1657 à sa mort, les années sont jalonnées par huit autoportraits qui sont autant d’interrogations angoissées sur son vieillissement et sur sa vie matérielle de plus en plus difficile.
Âgé de cinquante-quatre ans  Rembrandt se représente debout devant son chevalet, un pinceau dans la main droite, la palette colorée tenue par la main gauche.
Il tourne la tête et nous regarde comme il a dû regarder le miroir dont le reflet lui a servi de modèle.
Il nous observe avec tendresse et tristesse. Un bonnet blanc à remplacé la toque en velours noir et le collier d’or ne pend plus autour de son cou comme c’était le cas dans son autoportrait à la toque et à la chaîne d’or.
Il est vieillissant, le visage boursouflé par la fièvre et la souffrance morale.
L’éclairage est concentré sur son visage fatigué et sur une partie du fond. Le reste,  l’artiste l’a laissé flou et sombre pour mieux mettre en valeur le mystère de son regard interrogateur.
Sa toile est recouverte d’une préparation au tons brun foncé. Cet apprêt permet au peintre de partir, pour son ébauche, des teintes sombres pour finir par des teintes les plus claires.
Il invente une technique personnelle en faisant une pâte de l’épaisse couche de peinture déposée sur ses toiles, à  l’origine de cet effet de relief saisissant.
Ce procédé d’empâtement  est appelé impasto .
En revanche pour obtenir la texture insaisissable de la peau des visages, particulièrement pour les vieillards, il utilise de subtils glacis posés à l’aide d’un pinceau très fin.
La carnation est obtenue par un mélange savant de blanc de plomb, d’ocre, d’un peu de noir, de brun et de vermillon.

Écrire commentaire

Commentaires: 0