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Tempête de neige en mer

william turner

William Turner

Tempête de neige en mer (1842)

Huile sur toile, 91x122 cm

 

Joyeux anniversaire Monsieur Turner !

William Turner est né à Londres le 23 avril 1775.
Son talent précoce est remarqué puisqu’il est admis aux Royal Academy schools en 1789 à l’âge de 14 ans.
A 23 ans, âge minimum requis, Turner est élu membre associé de la Royal Academy.
En 1805, il réalise sa première exposition personnelle dans sa galerie privée à Londres.
Il voyage dans toute l’Europe et s’attarde sur des sites tels Venise, les bords du Rhin ou les lacs suisses et écossais, qui lui permettent d’exploiter sa recherche sur la lumière et les harmonies entre le ciel, la terre et l’eau.
Si Turner dessine beaucoup d’après nature, il exécute ses toiles en atelier. Ainsi en 1810, un jour d’été, il est témoin  d’un orage violent dans le Yorkshire.
Se mettant à l’abri, il dessine rapidement le paysage sous la tourmente et dit à son ami : "Dans 2 ans tu reverras tout cela, et cela s’appellera Hannibal traversant les Alpes" .
De l’alchimie air, eau et lumière, qui composent la plus grande partie de ses œuvres, naissent ces brumes vaporeuses si caractéristiques.
Dans ses dernières œuvres , la fusion intime entre le sujet et son environnement est poussée jusqu’à la destruction de la vision figurative par une lumière aveuglante et changeante, comme en 1842 dans "Tempête de neige en mer", qui propose une vision lyrique de la nature déchaînée.
Turner meurt à Londres en 1851. Il laisse plus de 19000 aquarelles et dessins et 280 peintures à l’huile,  partagés entre la Tate  Gallery et le British Muséum.
Turner a raconté à un ami qu’ il s’était fait attacher au Mât du bateau Ariel pour étudier les effets d’une mer déchaînée.
Avec les impressions fugitives enregistrées au cours de cette aventure, il a réalisé cette toile en atelier. Un bateau à roues, à peine visible, est perdu entre le ciel et la mer déchaînée, au milieu d’une tempête de neige.
Turner a construit son bateau autour de deux tourbillonnement : celui des vagues et celui des flocons de neige épais, ces deux spirales ayant pour point de convergence le centre de la toile et le bateau qui s’y trouve.
Au travers d’une lumière de fin du monde, multitude d’éclats colorés, on perçoit le soleil dans l’axe du Mât du bateau. Turner ouvre, au-delà des apparences, les portes d’un monde inconnu, les portes du surnaturel.
Turner prépare sa toile avec un enduit blanc à base d’huile pour accentuer la brillance de ses couleurs , diluées dans de l’essence de térébenthine au moment de faire son ébauche.
Pour obtenir les effets de tourbillonnements, il applique à l’aide d’un couteau ou d’une grosse brosse des couches fermes de peinture, en faisant alterner les touches claires et touches épaisses.
Pour figurer les flocons de neige et les éclats de Lumière irréguliers, il ne mélange pas les couleurs sur sa palette mais se sert d’un pinceau  pour les appliquer par petites touches sur les premières couches épaisses, à base de jaune, bleu, vert et violet.
Pour créer l’irréalité de ses éclairages, il utilise de fins glacis ou des frottis blancs et jaunes, travaillés lorsque la peinture est sèche.
Il peut retravailler par grattage cette première couche pour obtenir des effets de reliefs.
Dans l’axe du Mât, Turner a utilisé un ton jaune, posé à l’aide d’un couteau, car c’est celui qui se rapproche le plus de la lumière blanche .
Ici ce sont  quelques rayons de soleil voilé qui donnent vie à la lumière par leurs reflets dans l’eau et sur les gros flocons de neige du ciel.

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