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Paysage près d'E.

paul klee

Paul Klee
Paysage près d’E. (1921)
Huile sur toile

Paul Klee est né en 1879 en Suisse, près de Berne. Fils de musicien, il hésite longtemps entre la musique et la peinture.
Il gagnera d’ailleurs sa vie pendant quelques années en jouant dans l’orchestre municipal de Berne.
En 1900,  il entre à l’atelier de Frans von Stuck à Munich où il étudie l’anatomie.
Parmi les artistes du début du 20e siècle,  Klee est une figure à part. Son œuvre est en effet inclassable. Bien qu’il recourt à l’expression picturale des cubiste dès 1911 sa production ne peut pas se laisser enfermer dans ce courant.
Elle peut être aussi bien être qualifiée de surréaliste que de symboliste.
À l’instar de la musique, source d’inspiration importante chez Klee, la couleur joue un rôle essentiel dans ses œuvres : « ...moi et les couleurs nous ne formons qu’un ! je suis peintre. »
Paul Klee a essayé dans plusieurs de ses œuvres d’appliquer ses théories sur le «mariage» de la couleur et de la musique.
Dans le paysage cubiste de l’oeuvre choisie, il a donné libre cours à des improvisations linéaires liées à la mise en place du rythme de ses couleurs.
Par leurs mouvements, les couleurs sont comparables à des notes de musique. Ce paysage est vu au travers d’une fenêtre dont on ne voit que le châssis.
La peinture joue ici sur l’ambiguïté des formes qui animent le paysage. On peut découvrir des arbres stylisés,  la lettre E,  des murs de maison.
Au sujet de la peinture Klee écrit : « ...dans un tableau, des maisons plantées de travers ne s’effondrent pas pour autant, il n’est pas nécessaire que l’arbre soit capable de refleurir, ni l’homme de respirer. »
Ce paysage est purement mental, issu de l’inconscient de l’artiste : Il ne peint pas ce qui est visible mais rend visible ce qui ne l’est pas.
Paul Klee réussi à peindre un autre monde dont le but inavoué est de rendre plus lumineux et plus visible le nôtre.
L’artiste nous propose ici un itinéraire en solitaire, un voyage à l’intérieur même d’une nature réinventée et qui n’est pas loin de cette vision énigmatique que nous apportent les rêves.
Paul Klee est l’un des techniciens de la peinture les plus inventifs. En véritable alchimiste, il utilise tous les supports et toutes les techniques, peignant notamment à l’huile sur une gaze enduite de plâtre et fixé sur un support en carton.
Il est très difficile d’analyser la technique de ce tableau.
Pour la couleur, il applique celle qu’il enseigne au Bauhaus , remplissant ce paysage imaginaire de sa symphonie de couleurs et aboutissant à une sorte de perspective musicale par la progression de chaque ton vers le clair ou le foncé, chaque ligne ayant son rythme propre.
Il recherche une certaine simplicité, une certaine facilité de lecture qui ne contredit pas sa prodigieuse virtuosité et son savoir-faire. A l’un de ses amis, Paul Klee dit «Messieurs les critiques disent souvent que mes tableaux ressemblent aux barbouillage des enfants ! Si seulement c’était vrai»
Il prépare lui même ses couleurs avec une recette qu’il ne veut pas révéler, mais l’on sait qu’il mélangeait ses  pigments dans de la caséine, du blanc d’oeuf et de l’huile de noix. Il appelait ce mélange « peinture à la colle » et obtenait par cette technique une grande intensité de coloris.

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